Cette crise des sous-marins dont les protagonistes sont entre autres la France, L’Australie et les États-Unis a donné un coup de canon à l’historique diplomatie fraternelle entre Paris et Washington. Dans les tout prochains jours, les présidents français et américains auront une conversation téléphonique qui ne sera qu’un « échange de clarification ».
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Une clarification, pas une réconciliation
Le chef de l’État français, Emmanuel Macron, tient à éclaircir tous les points d’ombre sur l’annulation de l’achat des sous-marins par l’Australie, en faveur des États-Unis. Une affaire rocambolesque qui a contraint Paris a rappelé son homologue siégeant à Washington.
« Dans les jours qui viennent, avant la fin de la semaine, le président de la République aura un échange téléphonique « de clarification », et non de « réconciliation » avec le président des États-Unis Joe Biden », a indiqué Stéphane Séjourné, conseiller politique du chef de l’État. Selon ce dernier, « Il y a eu un problème sur le fond et la forme », de ce contrat du siècle, lequel à terme, permettrait à Paris d’empocher environ 56 milliards d’euros.
Du point de vue du député européen, c’est d’abord « la manière dont a été rompu ce contrat (entre la France et l’Australie) qui pose des interrogations, y compris sur la conception même d’être un allié des Américains ». Sur le fond, également, le conseiller du président Macron ajoute que « derrière ce changement de pied australien, il y a évidemment des divergences sur la stratégie indopacifique ».
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La France a intérêt à peser de tout son poids dans la région indopacifique
En considérant son étendue géographique qui embrasse ses territoires d’outre-mer dont la Nouvelle-Calédonie, l’hexagone « a tout son mot à dire » dans la région et se situe dans une logique d’apaisement », selon la même source. Par contre, « les États-Unis sont dans une confrontation avec la Chine et rentrent par le contrat australien dans le jeu beaucoup plus fortement, ce qui va irriter énormément la Chine et va tendre la région », a analysé M. Séjourné.
En outre, du fait que la France n’a pas reçu une demande de résiliation écrite comme l’exigent les termes du contrat, le conseiller du président estime qu’ « il y aura sûrement des compensations au contrat, ainsi que des compensations diplomatiques ».
Par ailleurs, il est évident que la réponse politique à cette rupture de contrat soit européenne. Cela peut commencer avec l’introduction du concept d’autonomie stratégique en Europe soutenue par Paris et dont personne ne voulait en entendre parler. Aujourd’hui, cette question fait objet de tous les débats et reprise par presque toutes les capitales européennes.
Quoi qu’il en soit, la France peut d’une façon ou d’une autre compter sur le soutien de ses alliés européens. Récemment, l’Allemagne s’est rangée de son côté en dénonçant un comportement irritant de Washington. « Le comportement des États-Unis dans l’affaire des sous-marins est irritant et décevant », a déclaré le ministre allemand des Affaires lors de l’Assemblée générale de l’ONU, mardi.