Le ralliement de la France au cercle des pays et d’institutions qui mettront fin aux subventions des projets d’exploitation d’énergies fossiles à l’étranger est désormais acté. C’est l’annonce qu’a faite le ministre de la transition écologique, Barbara Pompili depuis Glasgow où se déroule la COP26. Une décision qui vient des suites d’un long silence sur l’alliance qui réunit une trentaine de pays, dont l’Espagne, les États-Unis et l’Allemagne.
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Un engagement pris quelques heures après avoir rejoint l’alliance Boga
Seulement à quelques heures de la clôture de la COP26, la France a annoncé sa volonté de renoncer dès 2022, à tout financement de projet d’extraction de charbon, de gaz et de pétrole à l’international.
« La lutte contre le dérèglement climatique implique de tourner la page des énergies fossiles. J’annonce aujourd’hui à la COP26 que la France rejoint l’accord mettant fin aux financements à l’étranger de projets d’exploitation d’énergies fossiles d’ici fin 2022 », a déclaré le ministre français de la transition écologique sur twitter.
Une annonce qui a été immédiatement saluée par le WWF France, qui militait depuis plusieurs mois pour une décision en ce sens. « Cela va permettre [à la France] d’accélérer son calendrier de sortie des soutiens de projets gaziers et pétroliers à l’étranger. Nous appelons le gouvernement à concrétiser cet engagement dès le budget 2022 en cours de discussion », a réagi Pierre Cannet, directeur du plaidoyer de l’ONG.
Quelques heures plutôt, à la même conférence sur le climat qui se déroule en Écosse, la France avait rejoint une autre coalition, baptisée Boga (Beyond oil and gas alliance). Portée par le Costa Rica et le Danemark, elle rassemble une quinzaine de pays et régions qui s’engagent à sortir progressivement de l’exploitation de gaz et de pétrole sur leur sol. Pendant ce temps, presque 200 pays s’étaient engagés jeudi à sortir progressivement du charbon à partir de 2030, en stoppant tout « soutien à la création de nouvelles centrales ».
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Qu’en sera-t-il de l’application de ces décisions ?
D’après Pierre Cannet, « le véritable problème est enfin pointé du doigt. Jusqu’alors, on se focalisait sur les solutions disponibles, en mettant en avant diverses innovations disponibles. Mais on camouflait les racines du réchauffement ».
Il reste néanmoins que la plupart de ces engagements pris sont pour le moins timides. Par exemple, la coalition Boga ne fait mention d’aucune date butoir. Quant à celle sur la fin du financement à l’international des projets d’énergie fossile, un certain nombre d’acteurs cruciaux manquent encore à l’appel, comme la Chine, l’Australie ou le Brésil.
Si globalement, le nouveau projet de déclaration finale pour cette COP26 mis en ligne vendredi par la présidence britannique fait bien référence aux énergies fossiles, il a été modéré par rapport à une première version. En fait, alors que cette dernière appelait à « accélérer la sortie du charbon et des financements aux énergies fossiles », les parties sont maintenant encouragées à limiter les financements « inefficaces » aux énergies fossiles, et à accélérer la sortie de l’utilisation du charbon là encore uniquement s’ils ne présentent pas ces fameux « systèmes de capture » de CO2.