Ce mercredi soir, au bout de 4 heures de discussion, les ténors de la majorité présidentielle ont convenu de lancer un nouveau mouvement, « Ensemble citoyens ». Si cette maison commune s’avère chère François Bayrou, elle est accueillie avec pincette chez Édouard Philippe, qui a tiré avantage sur plusieurs sujets sensibles.
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Vers la réunification des forces politiques loyales au pouvoir
Au cours de cette soirée purement politique à l’Hôtel de Lassay, des figures proches du pouvoir : Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, Christophe Castaner, patron des députés LaREM, François Patriat, président du groupe macroniste au Sénat, et Olivier Becht, qui dirige le groupe Agir au Palais-Bourbon. Mais, deux autres invités aux relations tendues ont monopolisé l’attention durant l’évènement : l’ancien Premier sociétaire de Matignon et le patron du MoDem.
C’est François Bayrou qui semble avoir remporté la partie à l’issue du diner en obtenant notamment la création d’une cour commune qui réunit LaREM, MoDem, Agir et Horizons, le nouveau parti d’Édouard Philippe. L’objectif en vue est de pouvoir afficher un seul candidat par circonscription pour les prochaines législatives.
Toutefois, cet accord ne cache pas les réticences d’Édouard Philippe. Le maire de Havre a en effet eu la surprise de découvrir par voie de presse que la date de lancement de ce mouvement devait avoir lieu le 28 novembre prochain, qui est en réalité le jour de son anniversaire.
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Un rapport de force
En principe, MoDem et Horizons ont des intérêts opposés. Premièrement, François Bayrou craint que son parti ne soit lésé lors de l’attribution de circonscriptions gagnables au profit de l’ancien Premier ministre. Le maire de Pau estime « avoir été très loyal au président pendant tout le quinquennat », révélait un député centriste à BFMTV en octobre dernier.
De l’autre côté, l’ancien premier ministre « se voit comme celui qui va peser dans le prochain quinquennat par le biais d’un futur groupe à l’Assemblée. Il fait très attention à ce que Bayrou ne récolte pas trop d’attention… et de députés à la fin », expliquait à BFMTV un député de l’aile droite de la majorité.
Le Havrais a finalement obtenu gain de cause, d’abord sur la structure choisie. Ce ne sera pas un parti politique mais, une association. La différence peut paraitre moins perceptible, mais elle suggère que ce que rapporte chaque député à son parti politique, par le biais des règles de financement, ira directement à son propre parti et non à la maison commune. Concernant les candidats élus aux législatives, l’aide publique est de 37.280 euros par député, soit plus d’un million d’euros par an quand un parti dépasse le nombre de 25 députés, d’après France 3.
En outre, l’assemblée s’est penchée sur le nom de cette future cour commune. Si « Ensemble citoyens », le nom proposé par François Bayrou, est pour l’instant retenu, cela pourrait encore évoluer. « Ensemble, c’est un truc classique en politique. Ça fait un peu tarte à la crème », observe l’un des participants au dîner.