Pourquoi Emmanuel Macron ne tranche pas sur la question du pouvoir d’achat des français face à la hausse des prix du carburant?

Le chef de l’état fait toujours profil bas quant à une sortie officielle face à la hausse des prix de l’énergie et des carburants.

Le chef de l’état fait toujours profil bas quant à une sortie officielle face à la hausse des prix de l’énergie et des carburants. Parmi les nombreuses propositions sur la table, l’exécutif devrait normalement déjà trancher entre la baisse des taxes ou un chèque carburant pour aider les Français à faire face à cette situation singulière.

Éviter les manifestations de contestation

À quelques mois des élections présidentielles, cette situation de la flambée des prix de l’énergie et du carburant reste un dossier très sensible, si l’on jette un regard à l’historique des Gilets Jaunes. Si les derniers réglages sont en cours pour alléger la peine des citoyens français, le président Emmanuel Macron se résout à ne pas enflammer l’opinion publique par une décision hâtive.

Même si les raisons de ce retranchement du chef de l’état ne sont pas officiellement évoquées, les rares conseillers qui acceptent de se confier aux journalistes évoquent pour la plupart : les « Gilets Jaunes ». Trois ans plus tôt, ce mouvement de contestation était motivé entre autres par la taxe carbone et la limitation de la vitesse à 80 km/h et c’est ce qui est fortement redouté à l’Élysée : « que cette colère endormie finisse par se réveiller cet automne au pire moments, à six mois de la présidentielle ».

De ce fait, la flambée du prix de gaz et de l’électricité est prise avec le plus grand sérieux par le président de la République et son Premier ministre qui tardent à trancher. Ils ne veulent surtout pas qu’une décision non murie frustre encore une partie de la population. « Après les gilets jaunes, on ne veut pas non plus des manifs de cols blancs », a confié un conseiller.

 

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Le chèque carburant : une solution susceptible de renforcer les clivages

Alors que le chèque carburant envisagé par le gouvernement et soutenu par de nombreuses personnalités à l’instar de l’écologiste Jadot, elle n’est tout de même pas une solution fiable.

C’est en tout cas l’opinion de Pierre Chasseray, le délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes. « Cette mesure va renforcer le clivage qui existe entre ceux qui vont le toucher et ceux qui ne vont pas le toucher. Donc il faut oublier. La seule mesure possible, c’est la baisse des taxes », a-t-il expliqué. Il se dit également être en total désaccord avec les propos tenus par Bruno Le Maire lundi matin sur Europe Matin. Il juge cette piste trop coûteuse pour le gouvernement.

Il poursuit en contredisant le ministre de l’Économie : « Non, ce n’est pas vrai, une baisse des taxes de 1 centime ne crée pas un manque à gagner dans les caisses de l’État de 500 millions d’euros. Le prix moyen d’un litre de diesel et de sans-plomb en 2018 et 2019 était 15 centimes inférieurs à ce qu’on a aujourd’hui. Donc actuellement, quasiment 10 centimes de trop sont perçus par l’État sur le compte de l’augmentation de la fiscalité ». « Ramené à l’année, le trop-perçu sur le dos de l’automobiliste est de 5 milliards », a conclu Pierre Chasseray.

Par ailleurs, en fin de soirée de ce jeudi 21 octobre, sur le JT de 20H de TF1, le Premier ministre Jean Castex a fait cas de la mise en œuvre d’une mesure palliative qui consiste à pourvoir les Français d’un chèque inflation. En substance, 100 euros seront mis à disposition des Français gagnant moins de 2000 euros par mois. Les salariés, les étudiants, les apprentis, les retraités et les fonctionnaires du secteur public entre autres devront bénéficier de cette aide.

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