À 7 mois de la prochaine élection présidentielle, les Républicains et les socialistes n’ont toujours pas désigné leur candidat. Plébiscitée en 2017 lors de la dernière présidentielle, l’organisation des primaires ne fait plus l’unanimité. Au moment où le PS promet une primaire interne, la droite de son côté s’embrouille. Au vu de ces deux situations, on se demande si les primaires représentent toujours le meilleur mécanisme de désignation d’un candidat.
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« Un spectacle de division »
Seul, le Parti Europe écologie les verts réussit actuellement la désignation de leur candidat par la voix des primaires. Plus de 122 000 inscriptions ont déjà été enregistrées. Le premier tour de cette primaire est prévu pour se dérouler du 16 au 19 septembre 2022. En revanche, du côté des deux formations politiques traditionnelles, ce mécanisme ne fait plus l’unanimité. Au sein du PS, on parle d’une primaire interne. Par contre, chez LR, on privilégie la piste d’un sondage.
Pour expliquer cette situation, il faut retourner en 2017 selon Rémi Lefebvre. « Le PS et la droite ont organisé des primaires entre 2016 et 2017 qui se sont bien déroulées. Mais la campagne ensuite s’est mal passée », reconnait le professeur de sciences politiques à l’Université de Lille. À l’issue de ce scrutin, ni François Fillon ni Benoit n’ont pu franchir la porte du second tour.
Cependant, ces échecs ne sont pas dus aux primaires d’après les analyses de Rémi Lefebvre. « Il est vrai, les primaires ont posé un ensemble de problèmes. Elles ont donné à voir un spectacle de division et de concurrence. Mais ce n’est pas à cause des primaires que Benoit Hamon et François et Fillon ont perdu l’élection présidentielle, cela s’explique par d’autres raisons », a-t-il clarifié.
Le désenchantement et le manque de leadership
D’après Rémi Lefebvre, si les deux partis traditionnels ont du mal à organiser des primaires en vue de la présidentielle de 2022, c’est « parce qu’ils sont beaucoup plus faibles qu’avant. De même, c’est parce qu’ils maquent d’un leadership fort ».
Selon le spécialiste, les partis dans lesquels il existe un leadership peuvent se passer de ce processus. « Parce qu’il n’y a pas d’ambiguïté sur qui est le chef et qui est le candidat, il n’y a pas besoin de primaires », a-t-il souligné. C’est le cas de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, de la République en marche d’Emmanuel Macron et du Rassemblement
national de Marine Le Pen.
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« Le désenchantement domine »
« Traditionnellement, dans les partis politiques, les primaires sont fermés », rappelle le professeur d’université. Toutefois, au milieu des années 2000, les partis se tournent vers une ouverture. « La raison est simple : il y a de moins en moins d’adhérents dans les partis politiques. Ainsi, pour légitimer un candidat, les partis ont recours de plus en plus aux sympathisants et pas seulement aux adhérents », explique-t-il.
S’il y a de réserves concernant les primaires de 2022, c’est parce que « globalement, le désenchantement domine. Mais la difficulté, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de solutions alternatives. On se positionne contre les primaires, parce que c’est une prise de risque. Mais en même temps, on ne sait pas quoi proposer d’autre », constate Rémi Lefebvre. Pour ce dernier, la solution qui pourrait s’imposer dans les mois à venir à droite est d’organiser « des primaires par les sondages ».