« Une erreur ne devient une faute que si l’on refuse de la corriger », disait J.F Kennedy. Une faute est volontaire, tandis qu’une erreur est involontaire. Commettre des erreurs est inévitable, même dans la langue française. Si votre objectif est toutefois d’améliorer votre français, vous devez apprendre à identifier vos erreurs afin de les corriger. Si vous savez comment les corriger, il vous sera plus facile de les éviter. Voici les fautes de grammaire en français les plus courants et voici comment les éviter !
Erreur 1 : Lorsque, quand, dès que… + subjonctif ?
Beaucoup s’y trompent : après « lorsque », « quand » ou « dès que », c’est l’indicatif qui s’impose, pas le subjonctif. Cette habitude à corriger s’observe surtout lorsqu’on parle d’un fait à venir.
Exemple concret : Dès que tu rentreras, appelle-moi. J’espère que tu pourras passer chez nous.
Erreur 2 : Après « si », le conditionnel fait fausse route
La langue française ne laisse aucun doute : jamais de conditionnel directement après « si ». Une astuce mnémotechnique circule d’ailleurs : après « si », pas de,rais. Pensez à la gamme musicale : le « ré » ne suit pas le « si ». C’est aussi simple que ça.
Voici comment utiliser « si » en fonction de ce que vous souhaitez exprimer :
- Après « si », on peut employer soit l’imparfait, soit le plus-que-parfait.
- Pour indiquer une condition, « si » s’accompagne du présent de l’indicatif.
Pour illustrer : Si j’étais président de l’association, j’allégerais les impôts. Si j’avais du temps, je passerais te voir.
S’il pleut, nous arrêterons les cours. Si tu réussis cet examen, nous partirons en vacances.
Erreur 3 : L’accord du participe passé avec « avoir »
En règle générale, le participe passé conjugué avec « avoir » reste invariable. L’erreur surgit lorsque le complément d’objet direct (COD) se place avant le verbe. Dans ce cas précis, le participe passé s’accorde avec le COD en genre et en nombre.
Situation fréquente à éviter : « Vos vidéos m’ont apprises plusieurs choses ». Ici, le verbe « apprendre » s’accompagne de « avoir ». Or, le COD, « plusieurs choses », se trouve après le verbe. Résultat : aucun accord. À noter : le pronom « m’ » fonctionne ici comme complément d’objet indirect et n’a donc aucune incidence sur l’accord. La formulation correcte : Vos vidéos m’ont appris plusieurs choses.
Erreur 4 : « Elle s’est faite belle pour lui » ?
La formulation correcte ne tolère aucune hésitation : le participe passé « fait » reste invariable quand il est suivi d’un infinitif. On écrira donc : « Elle s’est fait belle pour lui ». Cette règle s’applique aussi au verbe « laisser » : « Elle s’est laissé faire ».
Attention, cette logique ne s’applique que si le participe passé précède un infinitif. Dans tous les autres cas, la règle d’accord classique s’applique.
Exemple : J’ai apporté la meringue que j’avais faite hier. Ces fleurs, elle les a laissées.
Explication : Ici, les participes passés « laissé » et « fait » suivent l’accord standard avec « avoir » : ils s’accordent avec le COD placé avant le verbe.
Erreur 5 : J’ai fait les devoirs à Julie ou de Julie ?
La différence entre « à » et « de » peut dérouter. Retenez que « à » s’utilise pour marquer l’appartenance après des verbes comme « appartenir », « être » ou avant un pronom tonique.
Exemples à l’appui : A qui appartient cette maison ? Cette maison est à moi.
En revanche, « de » s’intercale entre deux noms : « c’est la voiture de ton père ». La bonne tournure sera donc « J’ai fait les devoirs de Julie ».
Des exceptions qui subsistent
Certaines expressions échappent à cette règle et méritent d’être signalées :
- fille à papa
- bête à bon dieu
Erreur 6 : L’accord des adjectifs de couleurs
Les adjectifs de couleur suivent normalement l’accord en genre et en nombre avec le nom qu’ils qualifient : « des robes bleues ». Mais la langue française raffole des exceptions.
Lorsqu’un adjectif de couleur est aussi un nom (comme « marron », « kaki », « orange »), il reste invariable : on dira « des pantalons marron », « des robes kaki », « des chemises orange ».
Cinq exceptions, pourtant, s’accordent malgré leur statut de noms : mauve, écarlate, rose, pourpre, fauve. Ainsi, « des jupes roses » ou « des écharpes mauves » respectent l’accord classique.
Et si demain, vous écriviez sans trébucher sur ces subtilités, la grammaire française n’aurait plus de secret pour vous. Un défi à portée de stylo, prêt à être relevé.

